En 1802 Bonaparte fonda l'Ecole Spéciale Militaire (ESM). C’est lors de la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805) que tomba le premier Saint-Cyrien. Depuis, dix mille de nos grands Anciens ont donné leur vie pour la grandeur de la France. La tradition de fêter le 2 S remonte au Second Empire : les élèves avaient alors l’habitude de se livrer dans les dortoirs de l’Ecole à des grandes batailles de traversins et de matelas. Il devint habituel de fêter de cette façon l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz la veille du 2 décembre. Eugène TITEUX, dans son ouvrage sur Saint-Cyr, évoque ces moments : “ ... les matelas accumulés formaient des retranchements qui s’élevaient jusqu’au plafond ; bidons et gamelles servaient d’instruments pour battre la charge et les élèves, en chemise, armés de traversins et de sacs à linge, se livraient des combats homériques, pendant que de grands bruits de planches imitaient les détonations d’artillerie. Cet affreux vacarme s’accomplissait dans l’obscurité la plus profonde, tous les becs de gaz ayant été prudemment éteints... ”. Le jour même du 2S, les élèves confectionnaient les habits pour la “ nuit d’Austerlitz ” qui recréait la célèbre veillée aux flambeaux de l’Empereur au milieu des bivouacs, le soir qui précéda la bataille. L’anniversaire s’achevait ainsi par une procession illuminée dans la Cour Wagram, sur l’air de la Galette entonnée par Jeunes et Anciens. Du Marchfed, la reconstitution a été transférée sur un coteau de Coëtquidan, de topographie assez voisine du plateau de Pratzen, sommet d’un labyrinthe de vallons et de collines : les cercles enchantés de Brocéliande transformés en cercles de feu... Les canons tonnent, les fusils pétaradent, les sabres des cavaliers qui chargent reflètent les éclairs du soleil... d’Austerlitz, car la fin de l’automne est souvent dorée sous le ciel breton, et rarement y sont glacés, comme les lacs de Gildbach, les marécages de ce secteur où, pendant une heure, évoluent les fantassins aux longues et incommodes tuniques à parements rouges, qui, depuis le matin, bivouaquent sur la lande près de villages de tentes autours desquels caracolent les maréchaux. Apothéose de ce baptême du feu, les félicitations du Poireau (le général est appelé ainsi depuis le Général DEFFIS qui transforma en potager les jardins de Saint-Cyr) au Père Système incarnant l'Empereur dont il vient de relire le fameux ordre du jour : “ Soldat ! je suis content de vous... Il vous suffira de dire : j’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on réponde : Voilà un brave ! ” Une copie en est conservée au Musée du Souvenir avec beaucoup d’autres pièces mémorables dont s’inspire la mise en scène de cette reconstitution, l’un des sommets de l’année scolaire. (texte tiré d’un ouvrage sur l’Ecole de Saint-Cyr)